Souvenirs de la marée basse - Chantal Thomas (Sélection du prix du Jury France Culture et Télérama)

Publié le par Madame Tassa

@tassadanslesmyriades

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Souvenirs de la marée basse

Chantal Thomas

(Sélection du prix du Jury France Culture et Télérama)

Bio : Chantal Thomas est une spécialiste du xviiie siècle, en particulier de Sade et de Casanova, elle a enseigné dans plusieurs universités (États-Unis, France) et est directrice de recherche au CNRS. Elle reçoit le prix Femina en 2002 pour son premier roman Les Adieux à la reine. Elle est une des présidents d’honneur du prix Marguerite-Duras et officier de l’ordre des Arts et des Lettres.

Résumé

Nager. Nager pour fuir les contraintes, pour échapper aux vies imposées, aux destins réduits. Nager pour inventer sa sensualité, préserver sa fantaisie. C’est ce qu’a sans doute ressenti Jackie toute sa vie, commencée en 1919 et menée selon une liberté secrète, obstinée, qui la faisait, dans un âge bien avancé, parcourir des kilomètres pour aller se baigner sur sa plage préférée, à Villefranche-sur-Mer. Entre-temps, elle s’était mariée, avait quitté Lyon pour Arcachon, puis, devenue jeune veuve, avait échangé le cap Ferret contre le cap Ferrat, avec sa mer plus chaude, son grand été. Qu’a-t-elle légué à sa fille Chantal ? Quelque chose d’indomptable, ou de discrètement insoumis, et cette intuition que la nage, cette pratique qui ne laisse aucune trace, est l’occasion d’une insaisissable liberté, comme lorsque jeune fille, au début des années 30, Jackie avait, en toute désinvolture, enchaîné quelques longueurs dans le Grand Canal du château de Versailles sous l’oeil ahuri des jardiniers. (SOURCE: SEUIL)

En abordant le nouveau Chantal Thomas, je m'étais dit "C'est comme commencer un bon cru." Et je ne me suis pas trompée même si j'ai eu du mal, beaucoup de mal à entrer dans l'univers de ce roman. Même s'il s'agit d'une lecture dans le cadre de la sélection du prix du Jury France Culture et Télérama, Je ne me suis pas sentie contrainte et forcée à la lecture de ce roman, seulement j'ai été confrontée à une sorte de "mur" comme si ce que Chantal Thomas écrivait ne me touchait pas au départ.

Pourtant elle déploie une langue et une poésie d'envergure dans ce roman autobiographique dans lequel elle tente de retrouver dans sa mémoire des traces de sa mère. Alors à travers tout le récit en courts chapitres, elle va utiliser le champ lexical de la mer et de l'océan jusqu'à épuisement des expressions et des métaphores maritimes. Bien entendu, ça n'est pas dénué d'intérêt car je le répète l'écriture est fine, belle, virvoltante et mélancolique. La mer c'est la mère aussi, la mère de Chantal, Jackie. Après avoir épuisé les expressions autour des vagues, du sel, de l'eau et du sable, les plus belles pages sont celles sur la nage et la natation. On sent ici une vraie sincérité et un véritable souvenir marquant chez l'auteure. La nage comme une respiration.

Si je suis restée imperméable au début du roman aux personnages de la mère et de la fille, la fin du roman est subtile et magnifique et aussi très mélancolique à nouveau. Dans la mer il y a le ressac, les allers et retours des vagues qui effacent chaque fois les traces apparues sur le sable, sur les galets... Et c'est une belle image pour représenter l'oubli, cette maladie qui fait si peur.

Dans les dernières pages j'ai véritablement senti l'odeur de la mer. J'ai senti les embruns et la brise, les grains de sable entre mes doigts de pieds et l'eau froide de l'océan Atlantique. Moi qui aime tant la mer, je suis un peu déçue d'avoir été mise de côté au début du roman, mais j'ai vite retrouvé le fil et apprécié ce roman à sa juste valeur.

Un beau roman sur la mère et la mer. 

Style 4.5/5 Originalité 4/5 Intrigue 3/5 Émotions 3.5/5 = 14.5/20

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