Il est toujours minuit quelque part - Cedric Lalaury

Publié le par Madame Tassa

@ Préludes

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Résumé :

Bill Herrington est un homme heureux. La cinquantaine approchant, mari et père comblé, il occupe un poste de professeur de littérature dans une prestigieuse université américaine. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes... Jusqu’au jour où il trouve dans son casier l’exemplaire d’un roman à sensation publié par un mystérieux inconnu : R. P. Kirkpatrick. Pas de quoi chambouler Bill. À un détail près : il s’agit d’une histoire vraie. Celle d’un crime dont il était persuadé que personne n’en avait jamais eu connaissance. Sur une île qu’il aurait voulu oublier pour toujours. Cet ouvrage envahit bientôt l’existence de Bill et contamine tout autour de lui. Sa vie paisible et confortable ainsi que son équilibre psychologique vont vite menacer de voler en éclats sous l’effet dévastateur de ce livre vengeur qui a réveillé tous les fantômes du passé.

"Tu m'avais dit qu'après minuit c'en serait fini, Que nos âmes tourmentées trouveraient le repos, Mais tu te trompais, car rien ne s'achève à minuit, et ce moment Sur le point d'arriver ne se produit jamais Parce qu'il est toujours minuit quelque part dans le monde pour les criminels de notre espèce, Et que c'est là le point indépassable de notre horizon." - William Shakespeare, Macbeth, IV 4*

« Un thriller psychologique impossible à lâcher. » Lire

(source : Netgalley, préludes éditions)

Une lecture rendue possible grâce à Netgalley et Préludes.

Bon, ne tournons pas autour du pot, je n'ai pas grand chose à dire de ce roman. Dépeint comme un thriller psychologique, de fait, on est immédiatement, dès la première page, plongé dans les méandres du cerveau compliqué de William (Bill) Herrington. Personnage assez antipathique, nous apprenons à le connaître au fil des pages, en tentant de comprendre son comportement blasé, las, irrité, irritable... un peu comme un "vieux loup", mal léché. Bill Herrington est un personnage de professeur d'université qui se croit légèrement au-dessus des autres, sans devoir le crier sur les toits, comme soudain pris d'une culpabilité qui lui vient d'on ne sait où. On apprend vite que cette culpabilité provient d'une sombre histoire criminelle, quelque chose qu'il avait essayé d'enterrer il y a fort longtemps, au plus profond de lui-même, mais que quelqu'un s'acharne à faire ressurgir.

Bien que le pitch du thriller soit extrêmement intéressant, qu'à bien des niveaux, le thriller soit réussi (et notamment la part mystérieuse et légèrement ésotérique, avec l'apparition du loup comme élément fantomatique et récurrent du roman, qui est une belle réussite), je n'ai pas pu "adhérer" à cette histoire. Les problématiques du héros, celle de retrouver l'auteur du livre mystère qui dénonce son crime, celle de se réconcilier avec sa famille, celle d'effacer le passé, m'ont sincèrement laissée de marbre. Le personnage de l'étudiante Alan n'est pas très intéressant.

Sur les thèmes de la mémoire, de la résurgence du passé, l'auteur Cédric Lalaury aurait pu me séduire mais seule la fin est impressionnante. On a l'impression que Bill Herrington est le seul personnage à s'énerver et à s'éreinter tout au long du roman, tandis que ses anciens amis ne sont plus là pour renforcer le sentiment d'empathie d'un roman qui aurait été sûrement plus intéressant en roman choral. Dommage. La plupart du roman semble vouloir tendre vers l'introspection mais à chaque fois la connexion avec le personnage principal est perdue et ses retrouvailles avec des personnes de son entourage qui ont reçu le "livre mystère" paraissent tomber à l'eau.

Néanmoins, le dénouement est intense et bien sombre comme on les aime. La rencontre avec l'auteur du livre mystère est assez mouvementée pour que l'on y prenne goût et la tension monte subitement ! La colère éclate, les sentiments sont exacerbés, comme si tout devait exploser à la fin car le début était trop sage. 

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Par contre, je vous conseille à 100% les yeux fermés, les doigts dans le nez (ou pas) de lire :

Publié dans bookstagram, romans

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