Les Vrais Durs - T.C. Boyle

Publié le par Madame Tassa

@tassadanslesmyriades

@tassadanslesmyriades

Les Vrais Durs 

T.C. Boyle

Résumé : 《Alors qu’il est en croisière en Amérique centrale avec son épouse, Sten Stensen, ancien Marine, sauve les touristes d’un gang armé en tuant leur chef à mains nues. À son retour, notre héros malgré lui n’aspire qu’à retrouver sa vie de paisible retraité sous le soleil californien.
Seulement voilà. Sten a un fils, Adam. Et Adam ne va pas très bien. Souffrant depuis longtemps d’une forme aiguë de psychose paranoïaque et délirante (il est notamment persuadé d’être la réincarnation d’un coureur des bois du 19e siècle), le jeune homme est tombé dans les filets d’une dénommée Sara Hovarty Jennings, de quinze ans son aînée. Sara vit seule avec son chien, et le reste du monde est son ennemi. Elle nourrit une haine viscérale contre « le gouvernement illégitime des États-Unis d’Amérique » et contre toute forme d’autorité. Sous son influence, Adam va devenir incontrôlable et basculer dans une folie qui est aussi celle de l’Amérique contemporaine, hantée par le démon de la violence.》(source : @editionsGrasset) .

 

Merci au Livre de Poche pour cette lecture !

C'est une lecture que j'ai bien appréciée. Si j'ai choisi ce titre de T.C. Boyle, je me suis rendue la tâche ardue car il s'agit là d'un roman complexe et difficile à avaler. Mais il contient tous les ingrédients que j'apprécie dans la littérature nord américaine décapante. Tout d'abord, le récit se met en place brillamment avec action et tension. Tout semble ne pas aller comme sur des roulettes pour le vieux couple que forment Sten et sa femme. Ils ont décidé de faire un voyage et ce voyage tourne mal. A la manière d'un road movie avorté, l'auteur nous amène à rencontrer Sten, ce père, ce héros, que tout Américain souhaiterait avoir. Et parce que T.C. Boyle adore abuser de votre naïveté et de votre candeur, il se joue de vous, vous dépeint tout sauf une Amérique carte postale, loin des contrées désertiques du Wyoming, des clichés New Yorkais ou des forêts d'Alaska. Non. Loin de là avec T.C. Boyle vous rentrez dans le vif du sujet même si ce sujet est symbolisé par une terrible envie d'uriner. Blague potache ? Ou image au vitriol de l'Amérique profonde ?

L'auteur nous fait ensuite le portrait au crayon à gros traits de Sara, d'âge plutôt déjà mûr, du genre parano, du genre à voter Trump, du genre à détester les téléphones, les flics, le gouvernement, la Maison Blanche. Et lorsque l'on croit que Sara est le pire du pire chez Boyle, loin s'en faut ! Elle fait la rencontre fortuite du cher fils de Sten, le prénommé Adam qui n'a rien d'un type sorti du Jardin d'Eden, bien que le clin d'oeil soit bien là, biblique et cynique chez T.C. Boyle (d'où une scène mémorable de nudité).

Oui, parce que rien n'est laissé au hasard chez T.C. Boyle, qui, vous le remarquerez à la lecture de la fin du roman, s'en prend au "Nature writing". Ce genre littéraire ambigu que pourtant j'adore mais qui prône un retour de l'homme à la bête, de l'humanité à la violence et vice versa. Et le roman tourne alors brusquement à la course folle, à la chasse à l'homme, Adam, armé d'un fusil...

Évidemment, la fin est saugrenue. Évidemment, l'issue n'est pas forcément très heureuse. Mais l'on se doute bien que T.C.Boyle n'allait pas écrire un conte de fée. Là où il dénonce l'absurdité d'une société sous surveillance, aseptisée, sous contrôle, il donne à voir une certaine humanité chez des personnages aussi paumés qu'un ours polaire au Zimbabwe.

A lire absolument.

Ma note finale : Style 3.5/5 Originalité 4/5 Intrigue 4/5 Émotions 3.5/5 = 15/20

Vous pourriez aimer également...:

Publié dans bookstagram, romans

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article